aux éléments du monde

S’inspirer de son « souffle de grand vent passant sur la surface de la terre ».

Evocation des poèmes de St John Perse à travers les éléments naturels intemporels : l’air, le vent, la terre, le feu, l’eau, l’arbre…
Gestes fugaces, couleurs intermédiaires qui laissent traces et empreintes sur des supports légers, mobiles, mouvants, où le papier est privilégié.
Effleurer, caresser, suggérer et manifester parfois une douleur, une révolte devant une nature sacrifiée.
Ainsi, les créations de ninon anger entrent en résonnance avec les écrits de St John Perse.

En rêvant à ce que cet espace de la Fondation St John Perse à Aix en Provence m’offre comme opportunité de présenter mon travail, je me suis aperçue que mes thèmes de recherches se retrouvaient dans l’œuvre poétique de St John Perse. L’universalité de ces symboles m’a donné de beaux terrains de créations et de productions d’œuvres. Et qui plus est, l’organisation de l’espace recèle une harmonie que je recherche depuis longtemps.
Belle cohérence pour de belles divagations.
Et ainsi au fil des semaines, a pris forme cette exposition.
Le fil conducteur est bien de croiser l’approche poétique inspirée par SJP, par des mots épars, des fragments de texte qui sont dans mes livres d’artiste.

« …ils vont où vont tous les oiseaux du monde, à leur destin d’êtres créés…
« quand la sécheresse sur la terre aura tendu son arc… »
« deux fronts de femmes sous la cendre…
Deux ailes de femmes aux persiennes, du même souffle suscitées »
« …gens de poussière…gens d ‘ailleurs, ô chercheurs de points d’eau sur l’écorce du monde… »

Collages de papier cigarette, pour dire l’air, l’air qu’on respire, plutôt léger, en mouvement.
Papiers couverts de cendres (bois brûlé, fusain) teintées du gris clair au plus foncé, grains et résidus pour une texture granuleuse.
Collages de papier de sac de ciment pour l’écorce des arbres, la terre.
Empreintes matrice de papier froissé pour suggérer l’enchevêtrement, le tissu, comme une aile d’insecte, les nervures d’une feuille d’arbre ou encore une empreinte de doigt….
Le feu, noir de fumée, capté sur une feuille de papier plié.
L’eau évoquée par le partage de cette source essentielle, vitale qui est défi au monde.
L’air encore, mouvement de l’oiseau, barbes de plume trempées dans l’encre.
La cellophane pour la transparence, légèreté d’une représentation de notre planète…